Un livre existentialiste et profond sur la psychologie du bonheur

Avis du rédacteur


Vivre, la psychologie du bonheur – Mihaly Csikszentmihalyi

Ce livre ne vous laissera pas indemne. On le trouvera soit riche et stimulant, soit éprouvant, tant il aborde avec profondeur la question du sens de l’existence à travers ses mécanismes complexes. On est loin du simple livre de recettes, même si quelques pistes symptomatiques des gens heureux y sont évoquées : les interactions amicales, les relations familiales, la réflexion accompagnée de l’action, ou l’immersion dans des projets à réaliser sont autant d’indices d’une vie heureuse.

À l’origine de nos maux se trouve l’évolution de l’homme, qui nous a dotés de capacités cognitives supérieures à toutes les autres espèces vivantes. Mais cette évolution est aussi la source de nos insatisfactions, de nos déceptions, de la solitude, de la frustration et de la culpabilité. En somme, notre état psychique naturel est proche du chaos, et ce, parfois de manière inconsciente.

Pour accéder au bonheur, une voie étroite consisterait à apprivoiser sa conscience afin de vivre des expériences intenses — qu’il s’agisse d’activités quotidiennes ou exceptionnelles — et à se lancer dans un projet de vie harmonieux. L’objectif est de mettre de l’ordre dans ce chaos intérieur.

Indépendamment des conditions matérielles, plusieurs éléments jouent un rôle crucial dans notre capacité à être heureux : une vie énergique, l’ouverture d’esprit, l’apprentissage continu, des relations solides et intimes, et un engagement sincère dans les missions quotidiennes, quelles qu’elles soient.

Cependant, même si le bonheur est fondamentalement existentiel, l’auteur sans réellement approfondir ces questions aborde les freins qui entravent le cheminement vers lui. Il semble qu’une relation parent-enfant défavorable ou des traumatismes survenus en bas âge constituent des obstacles bien réels à l’émancipation psychique de l’individu.

La recette du bonheur n’est pas universelle. Elle exige de chacun qu’il trouve en lui-même les ressorts de son émancipation, en cohérence avec son histoire et ses aspirations profondes. Elle repose également sur la capacité à se réaliser à travers un projet harmonieux, quels que soient notre milieu social, notre niveau d’éducation et notre singularité.

Le bonheur devrait donc être préparé et cultivé par chacun, mais il ne constitue pas une fin en soi. Il s’agit plutôt d’un engagement personnel dans un projet plus grand que soi.

Exister est un fait… vivre est un art.

Tout est écrit dans les livres, ou presque.

Matthias D.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *